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Vacances 2005 : Pise, le tour de la Corse, Florence et Monaco 1/7
Vendredi 13 mai 2005 : De Strasbourg à Pise

Lever à 8h pour joindre Livourne, le port d’embarquement le plus proche (à la fois de Strasbourg et de Bastia), pour la Corse autour de laquelle nous avons décidé de voguer avec ma 406 pendant trois semaines.

Bâle, traversée de la Suisse, Milan, Gênes.

C’est toujours de l’autoroute, mais la dernière partie italienne vaut son pesant d’or : pas pour la beauté du paysage – la partie suisse allemande l’est beaucoup plus – mais pour les frayeurs qu’elle procure : une succession de virages que les Italiens prennent en trombe, en flagrant déni de toute réglementation (doublage à droite, limitations de vitesse...). Nous espérions pouvoir nous rapprocher le plus possible de Livorno, et Pise nous semblait l’endroit idéal pour passer notre première nuit. Nous avions en fait réservé sur Corsica Ferries pour le surlendemain dimanche 15 à huit heures du matin.

Arrivés vers 23h à Pise, nous jetons notre dévolu, après quelques essais, sur un hôtel sans charme particulier. Michèle se paye même le luxe d’une marche arrière (la rue étant à sens unique, et le détour de taille) de 200 mètres devant deux carabiniéri !

Samedi 14 mai : Pise - Livourne

Après le petit déjeuner, nous sortons de l’hôtel bien décidés à voir à quoi ressemblait cette fameuse tour penchée. Oh surprise ! Nous en étions à peine à cinquante mètres et nous pouvions la voir de l’hôtel. Dire que nous étions passé la veille juste devant sans la voir ! (en marche arrière, il est vrai). Il faut dire aussi qu’il faisait nuit et qu’il n’y avait aucune mise en valeur particulière (pour un édifice aussi célèbre, c’est assez surprenant.)

Nous ignorions que la Tour faisait partie d’un ensemble de quatre édifices religieux de marbre blanc de Carrare, sur une vaste esplanade de pelouse : le Duomo (Cathédrale), le Baptistère (circulaire), le campanile (la tour penchée) et le camposanto (cimetière rectangulaire). Nous arrivons à point nommé pour assister à une procession sortant du Baptistère pour se diriger vers la Cathédrale : c’est une procession de Chevaliers en toge blanche flanquée de la croix rouge de l’Ordre de Malte, menée par un évêque et plusieurs archevêques, me confiait Michèle s'appuyant sur la couleur des robes, de même qu’une vingtaine de femmes en uniforme ecclésiastique (robe longue et noire, décorée de croix et autres médailles), et coiffées de mantilles noires, le tout très austère. On nous a tout de même permis de les suivre dans la Cathédrale et d’y rester deux minutes, puis la lourde porte de la Cathédrale se referma sur eux. Tout cela laissait penser qu'il s'agissait d'une ordination.

C’est ce moment crucial que choisit mon caméscope pour tomber en rade de batterie ! La deuxième batterie se trouvait dans la sacoche, qui elle se trouvait dans un coffre de consigne que l'on nous avait obligé à prendre pour la visite de la tour (oui je sais, mais vous pouvez reprendre votre souffle, maintenant).

CLIQUER sur les photos miniatures


Piazza del duomo, l'ensemble baptistère, cathédrale et tour.

La Tour, venons-y, justement. Elle penche effectivement, ce qui donne en grimpant l’escalier en colimaçon l’impression d’avoir un coup dans l’aile. Arrivés en haut, les cloches de la Tour sonnent à toute volée : il est déjà midi ! Vue imprenable sur la ville. La tour n'est en fait que le campanile du 'Duomo'. Sa construction aurait commencé en 1174, puis suspendue pendant 90 ans à cause d'un affaissement de terrain lorsqu'elle en était au 3ème étage, et enfin achevée vers 1273. Il est à noter que la partie supérieure de la tour est un peu moins penchée que la tour elle-même, laissant penser que sa construction a été effectuée ultérieurement (Exact, le clocheton date du XIVème siècle, guide bleu). Galilée s'y livra à des expériences qui lui permirent d'établir les lois de la chute des corps.

Lorsque nous visitons le Baptistère, un gardien intime le silence et entreprend une vocalise d’une seule note : Plusieurs échos y répondent successivement, chacun d’une note différente !

Les fonds baptismaux, créés pour le baptême par immersion, ont la forme d'un grand bassin octogonal. Au centre du bassin, une statue de devinez qui… de St Jean Baptiste, bien évidemment ; ne me dîtes pas que vous n'aviez pas deviné.

Tout à coté, la chaire, de 1260, est considérée comme la première sculpture gothique italienne. Elle est posée sur 7 colonnes (non, pas à la une, ne dîtes pas n'importe quoi !) de marbre de couleurs différentes.

C'est juste un effet d'optique.
Mais non, la tour
n'est pas penchée!
On se demande quelle sensation le prêcheur peut y ressentir !
La chaire est posée sur 7 colonnes
de marbre de couleurs différentes.
Quitter une telle ville n’eût pas été possible sans faire un petit tour du centre en calèche. À part le fait que Gallilée y ait vécu et que Pise soit une ville universitaire réputée (2ème école normale d’Europe après Paris), pas grand chose à noter.

Nous couchons le soir à Livourne à deux pas de l’embarcadère, dans un hôtel cher (75 €), pas sympathique mais avec parking privé.

Dimanche 15 mai : Traversée Livourne – Bastia. Piedicroce

Debout à six heures car nous devons nous présenter à l’embarquement une heure avant le départ (8h15). Arrivée à Bastia quatre heures plus tard. Nous descendons tout de suite vers le sud en Castagniccia et Casinca. Là, L’approche de Vescavato est impressionnante, ce village haut perché avec ses maisons en hauteur en impose. Nous nous promenons dans ses petites ruelles.
Venzolasca, puis Loreto di Casinca où nous traversons le bourg pour arriver à un belvédère d’où nous découvrons une superbe vue sur la plaine orientale et la mer.

Ici, comme sur les autres routes intérieures corses, nous rencontrons des vaches et des porcs de toutes les couleurs en totale liberté.

Arrivée à Piedicroce. L’hôtel restaurant offre une très belle vue sur les monts et les hameaux perchés (côté vallée). L’apéro offert par la maison est du Muscat, mais nous oublions de demander lequel car il est bon. Michèle réussit à repartir avec une recette d’agneau (qui était au menu) expliquée par la cuisinière et patronne en personne !

Je n'ai pas enregistré le son, dommage.
Arrivée à Bastia.

De la fenêtre de l'hôtel à Piedicroce.
Lundi 16 mai : Piedicroce - Aléria

Visite de l’église Saints Pierre et Paul. Eglise du XVIIème siècle, de style baroque et classée ‘Monument Historique’. Superbe! Michèle commence à souffrir du coup de soleil sur le visage qu’elle a traîtreusement attrapé pendant une courte sieste sur le ponton du ferry. Pour ma part, je pèle sur le dessus de la tête, qui est de plus en plus dégagée il est vrai.

Halte du midi à ‘La Porta’ et son campanile de 45 mètres. Après avoir parcouru un bout de chemin sur une départementale comme on n’en fait plus, nous arrivons au hameau de la ‘Vallée d’Orezza’ qui ne compte que trente cinq habitants. Le routard en parle comme " encore un bout du monde où l’histoire s’est arrêtée. ". Tout au bout de ce hameau, nous rendons visite à un petit vieillard, M  Denis Moracchini, artisan de son état, qui confectionne comme deux autres artisans du village, des pipes, des couverts, des coupelles... en bruyère et différents autres bois qu’il ramasse dans les environs.
Sur une large table se trouvent exposés les articles qu’il vend, je lui demande l’autorisation de les photographier, autorisation qu’il me donne à condition de ne pas apparaître sur la photo, car il avait eu un jour une mauvaise surprise avec un visiteur qui s’était avéré être un journaliste. Nous sortirons de chez lui avec un pilon en bois d’olivier sculpté.


Pedicroce,
Eglise baroque XVIIs.

Hameau de valle d'Orezza,
les pipes en bruyère.
Retour sur la nationale 198 vers Aléria. Je m’arrête sur le bas-côté pour consulter le guide. J’avais en effet repéré dans celui-ci une adresse qui semblait intéressante: un B&B faisant aussi salon de thé et enfoui dans la végétation qui proposait de 55€ à 65€ la nuit, avec petit déjeuner pour deux personnes. Je regarde alors de l’autre côté de la route : le panneau pour y accéder se trouvait juste en face. La patronne, d'origine allemande, nous propose non pas une chambre mais un studio charmant, décoré avec goût, avec des poutres en bois, le tout donnant une atmosphère très agréable, et donnant sur une terrasse ‘plein pied ‘entourée d’orangers portant leurs fruits, de très jolies cactées, du jasmin et autres différentes fleurs. C'est le coup de cœur ! Elle nous le laisse au prix d’une chambre, c'est-à-dire à 55€. Le petit déjeuner se prend sur la grande et belle terrasse du salon de thé, où sont servies les soirs d’été des pizzas faites maison. De la terrasse on a vue sur la mer d’un côté et sur les montagnes de l’autre, bref on y est vraiment bien.
Mardi 17 mai : Aléria

Le petit déjeuner est un ravissement : jus de pamplemousse du jardin, assortiment de confitures maisons, miel excellent de la région, etc., (miel qui est d’ailleurs proposé à la vente), nous repartirons avec cinq pots de 500g de trois sortes différentes : châtaigne, bruyère et avec une petite difficulté pour le miel d’arbousier, que la patronne ne voulait pas nous vendre, prétextant ne pas avoir la clé de la cave. Nous avons tout de même par coup de chance, qui était dû à l’arrivée de son gendre, pu en avoir un ! Dur, dur !

Ou l'inverse.
Michèle jouant avec Oskar.

Porcs en vadrouille.
Après le petit déjeuner, nous partons pour la plage qui n'est qu'à 300 mètres par un chemin en plein maquis, accompagnés d’Oskar, un des deux chiens de la maison qui nous a tout de suite adopté. Après que Michèle se sera bien amusée avec Oskar, nous rentrons car il se met à pleuvoir. J’annonce à la patronne que nous nous plaisons tellement chez elle que nous resterions bien un ou deux jours de plus si c’est possible. C’est une affaire entendue.

Mercredi 18 mai : Aléria

Repos et courses. De toute façon, le temps s’y prête. Nous avions demandé l’autorisation d’utiliser notre camping gaz sur la véranda, et c’est dans ces moments-là que je comprends toute l’insistance de Michèle à charger la voiture avec des choses que j’estimais inutiles ou superflues. Nous vivons comme des rois dans ce studio !

Ce matin, Oskar était mécontent, sans doute du fait que nous tardions à nous lever et donc de ne pas pouvoir jouer avec nous. Il nous avait attendu sur la terrasse couché sur la chaise longue, et ayant perdu patience, il avait calmé sa déception en saccageant un coussin d’un des fauteuils de terrasse. Sanction immédiate de sa maîtresse : il restera attaché dans sa niche creusée dans la terre, au frais quoi !


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