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Un été 82 : cela aurait pu être le titre d'un bon film. Ce ne sera que celui d'une série de diapo car il s'agit d'un safari au Kenya. Pour 8 jours seulement avec Nouvelles Frontières.

Safari-photo au Kenya, été 1982

Le dimanche précédent le départ, une tentative de coup d’état avait eu lieu à Nairobi dans des conditions assez nébuleuses. Il semblerait que le coup d’état, initialement prévu pour le voyage à Tripoli du président Arap Moï quelques jours plus tard, ait été déclenché par des éléments ayant un peu forcé sur la bière locale, d’ailleurs fort bonne. Si bien que le communiqué diffusé à la radio avait dû être totalement inventé.

Autant vous dire que j’achetais 'le Monde' tous les jours pour voir comment évoluait la situation : le gouvernement avait repris le contrôle dans la journée même et les différentes sources faisaient état de 100 à 1000 morts, dont un touriste japonais et la femme d’un membre de l’ONU.

Le centre de Nairobi avait été complètement saccagé par les pilleurs, et les étudiants, réveillés par les rebelles, avaient fêté un peu trop tôt la victoire. Ils risquent de s’en mordre les doigts pendant un bout de temps. L’université est bien sûr fermée et la chasse aux rebelles continue. Le couvre-feu est de rigueur, on aura l’occasion d’en reparler.

Vendredi 6 août 82 :

Départ d’Orly vers vingt heures par Ibéria, avec escale à Madrid.

Toutes les miniatures peuvent être agrandies en cliquant dessus.)
Samedi 7 août 82 :

Arrivée à Nairobi dans la matinée et déjeuner à l’Inter Continental, puis départ immédiat pour la réserve d’Amboseli.

Nous sommes onze personnes de Nouvelles Frontières réparties en deux minibus Nissan conduits par des kenyans aux yeux perçants. Ils sont super ces minibus ! Leurs toits ouvrant permettent de se tenir debout à l’abri du soleil… et des lions. Nous découvrons pendant cet après-midi là nos premières gazelles, impalas, gnous et autres zèbres.

Le ministère de la défense se trouve tout à coté, sans aucun doute
L'artère principale de Nairobi.
Mais les ennuis commencent déjà : les vouchers de transfert ont été oubliés à midi sur une table de l’Inter Continental, devinez par qui ? Anne-Marie, bien sûr !, qui est toujours de la partie. Et comme un ennui n’arrive jamais seul, voilà notre minibus qui donne des signes de mauvaise volonté : il cale, cale et recale… Si bien, qu’on se retrouve en panne complète, la batterie épuisée, en pleine brousse. Heureusement que l’autre minibus, qui avait pris une autre piste, nous avait vu de loin et après quelques essais infructueux, nous emmène tous à la lodge pas très lointaine qui est notre destination de ce soir.

Il fait nuit noire (elle tombe d’un seul coup ici), et il faut toute l’acuité et la dextérité du chauffeur pour conduire sur cette piste en évitant troncs d’arbres, trous, pierres, bestioles, vaches, cochons, couvées... (je plaisante).

Quand le lion n'est pas là
Troupeau d'impalas.
La lodge est superbe, chacune a droit à sa petite case, avec dedans, tout le confort. Dîner copieux et coucher tôt car demain c’est dimanche et nous devons partir à six heures trente, non pas pour la messe mais pour une chasse à la photo. Car tout le monde sait que les levers et couchers de soleil sont magnifiques et que les animaux se retrouvent à ces deux occasions autour des points d’eau.
Sympa, hein ?
Une lodge où chacun est casé.
Dimanche 8 août 82 :

À peine le temps de boire un café à côté de la piscine, dont nous n'avons même pas eu le temps de profiter. Il fait encore très sombre et la première girafe (que nous approchons à trois mètres sans l'effaroucher), nous ne pouvons même pas la prendre en photo. Nous n'allons quand même pas la prendre au flash !

Pas à dire, elle a le coup !
Gros plan sur la girafe.
Nous faisons un grand tour de trois heures dans le parc d’Amboseli pour y voir éléphants, girafes, vautours, marabouts, autruches, singes, ainsi que d’immenses troupeaux de zèbres et de gnous. Mais nous, cela ne nous suffit pas, on veut voir des lions… alors la chasse commence !

Ce n'est pas Ségolène. Martine peut-être
Mais il va bousiller sa forêt, lui !

Nous y arrivons enfin, mais il faut l’œil perçant de nos chauffeurs pour distinguer dans cette petite tâche blanche là-bas au fond… un lion. Le terrain ne se prête vraiment pas pour aller jusqu’aux lions en voiture.

Alors nos chauffeurs vont un peu plus loin pour exécuter un gymkhana en règle, et cela finit par payer : on se retrouve nez à nez avec deux guépards, l’un restant un peu à l’écart, mais l’autre nous observe et prend la pose. Les déclencheurs s’en donnent à cœur joie : c’est impressionnant de majesté, un guépard !

Pour ma peau, faudra attendre !
Guépard qui pose


Guépard en chasse

Retour à la lodge et départ pour le Tsavo National Park, connu surtout pour ses immenses troupeaux d’éléphants. Arrêt déjeuner dans une lodge donnant sur des points d’eau artificiels. Deux éléphants s’y abreuvaient à notre arrivée.
Un éléphant et son petit


Eléphants traversant une piste

Une ribambelle d’oiseaux de toutes les couleurs, des marabouts et même un phacochère vivent en symbiose avec le restaurant. Et bout de ficelle. C'est idiot, je sais.
Marabouts


Le 'sanglier' du coin.

Dans l’après-midi, nous passons dans une région volcanique où la lave se trouve à ras du sol et serait sortie en surface il y a 300 ans. Arrêt à des chutes d’eau où nous attendaient quelques hippopotames, sortant à peine leur tête de l’eau. Je comprends maintenant d'où vient le mot 'hypothétique'
On les devine plutôt.
Pendant la traversée de Tsavo ouest, les animaux y semblent moins abondant.

Arrivée à Salt Lake Lodge, magnifique construction en hauteur sur des piliers en pierre, laissant ainsi l’accès libre à un point d’eau pour les animaux. Dans la lodge, des panneaux nous rappelaient au silence (tranquille dans la traduction française). N'en comprenant pas tout de suite l’utilité, nous crions à qui veut l’entendre de venir voir les girafes. Les employés de la lodge et les girafes ont du se dire que les touristes n’étaient décidément pas fréquentables.


Salt Lake Lodge : un Hôtel sur pilotis.
La semaine est loin d'être finie, mais mon carnet s'arrête malheureusement là, je ne sais pourquoi. Soit j'en ai eu assez d'écrire sur un carnet de merde au lieu de profiter de la magie de l'instant, soit un gros coup de flemme, soit les jours suivants ont été moins marquants.
Une case de travail.
Je me rappelle tout de même avoir assisté à un spectacle de danse Masaï, dont nous avons rapporté quelques pacotilles. Même si nous pouvons sérieusement douter de leur origine lorsque l'on sait que les Masaï méprisent les étrangers (particulièrement leurs voisins bantous et les occidentaux), ce qui leur a sans doute permis de sauvegarder leur culture.
Qu'est-ce qu'ils ont à me regarder, ceux-là ?
Remerciements à Michèle Droniou, pour avoir retranscrit ce carnet de voyage sur traitement de texte.
   
FIN

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