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Vacances 2005 : Pise, le tour de la Corse, Florence et Monaco 6/7
Dimanche 5 juin : Visite de Bastia

Au petit déjeuner dans la salle à manger, une laïque nous demande si elle peut s’asseoir à côté de nous. Nous nous empressons de lui répondre que oui, bien sûr ! Elle se présente : française venant de Pologne, elle aide les religieuses polonaises des différentes congrégations installées en Corse, dans les tracasseries administratives typiquement françaises d’après elle.

Mais elle se montre surtout très intriguée de la façon dont nous avons atterri là, et en particulier par cette Christine dont nous nous sommes réclamés. Mais nos explications finissent par la rassurer, lorsque nous certifions n’avoir payé à aucun moment les accès Internet.
Elle nous apprend alors qu’elle avait dernièrement dû porter plainte contre une dénommée ‘Christine’, arnaqueuse en tout genre.

CLIQUER sur les photos miniatures
Vue de Bastia, du Ferry.
Elle se disait soulagée après nous avoir entendu, mais avoir passé une nuit blanche à se faire des cheveux blancs à ce sujet ! Si la religieuse lui a raconté mon lapsus d’hier soir, on imagine d’autant plus facilement son angoisse !

Dommage que cette entrevue ait été courte, trop courte pour nous, car elle nous avait fourni quelques explications sur la mentalité polonaise et certaines bizarreries religieuses corses. C’était, à coup sûr, une personne intéressante et peu commune.

J’avais envisagé pour aujourd’hui un circuit aux alentours de Bastia et gardé la visite de Bastia même pour lundi. Mais Michèle en avait soupé de la voiture et préférait inverser. Nous voici donc dans le centre de Bastia où, après avoir déjeuné sur le pouce dans un petit parc et taché nos vêtements de résine sur l’assise d’un banc, nous nous dirigeons vers le ‘petit train touristique’. Nous faisons connaissance avec Claude, le sympathique chauffeur et animateur du train, qui nous inclus gentiment dans un groupe de touristes italiens, donc avec réduction. Descente du petit train et changement de guide à la Citadelle. Ce guide soi-disant docteur en théologie très gentil (dixit Claude) s’adresse avant tout aux Italiens, dont il maîtrise visiblement parfaitement la langue. Il la maîtrise tellement, qu’il en oubli les Français qui attendent des explications qui ne viennent pas, jusqu'à ce que Michèle lui signale gentiment qu'il devrait peut-être s'occuper également de ses 'clients' français (nous étions 6). Il semble alors découvrir que nous existons (Claude ne lui avait pas signalé notre présence, il nous le confirmera ensuite), mais n'en tient que très peu compte. Jugez-en plutôt :

Un peu plus tard devant une église baroque (fermée car c’est dimanche), il s’étale longuement en italien sur les explications concernant l’historique et les arts de cette église, et sans parler cette langue nous comprenons très bien qu’il se permet des commentaires désobligeants sur les français. Nous avons quand même droit à un ou deux semblants d’explications, pour tout de suite reprendre le fil de la discussion de plus belle en italien ! Au moment où il compte repartir pour continuer la visite, Michèle lui demande de traduire ce qu’il venait d’expliquer, que nous serions intéressés nous aussi par ces renseignements. Est-ce le fait d'avoir été pris sur le fait, est-ce le stress comme le pensera Claude, à moins que ce ne soit simplement le fait qu'une femme se permette de lui faire une remarque ? Toujours est-il que notre 'docteur' entre subitement dans une fureur démesurée, s'en prenant directement à Michèle, à tel point que je me vois dans l'obligation de m'interposer en me plaçant devant elle. Je m'époumone comme je peux contre lui mais rien n'y fait, il me contourne en vociférant des injures contre Michèle. Dans l'assistance, personne ne bronche, ni les 4 français restants ni les italiens dont certains nous signalent que cela avait maintenant trop duré. Belle solidarité, vraiment. C'est dans ces moments-là que l'on prend réellement conscience que notre société devient de plus en plus individualiste.

Que cela ait trop duré, notre 'docteur' doit aussi le penser puisqu'il nous somme tout à coup de quitter le groupe en appelant Claude et en le sommant lui aussi de nous rembourser.

Voyant la situation bloquée, nous n'insistons pas. Et puis Claude se sent responsable de la situation, se reprochant d'avoir omis d'annoncer au guide la présence de 6 français dans le groupe. Nous attendons en sa compagnie le retour du groupe avant d'effectuer le retour au centre-ville en petit train. Nous reviendrons à la citadelle par nos propres moyens. Assez décevant, d'autant que le dimanche, les églises y sont fermées. J'en avais tenu compte lors de la préparation du voyage, mais l'avais oublié quand Michèle demanda à inverser visite de Bastia et circuit alentour. Un moment agréable cependant : sur la place St Nicolas, lorsque nous ressentons le besoin d'étancher une petite soif, au soleil. Nous y prenons langue avec un couple de corses, qui nous apprendrons quelques particularités de la mentalité corse.

Lundi 6 juin : Journée ballade dans les environs de Bastia.

De Bastia, nous montons jusqu’au col de Teghime. Nous y découvrons un monument (avec descriptif, c'est bien fait) au souvenir d’une rude bataille menée en 1944 par des bataillons Français-Nord-Africains pour libérer la Corse. Nous revient alors à l’esprit ce que l’on nous avait raconté (au micro) au cours de la ballade en mer à Propriano : " Les Corses se sont libérés par eux-mêmes, sans aucune aide extérieure"! À rapprocher avec les inscriptions sur la route de ce même col, appelant les Arabes à quitter l’île.

Du col, nous gardons les cimes sur la D38 jusqu’à Oletta. Mais il est midi et nous cherchons un coin pour manger. Les indications sont parfois hasardeuses, si bien que je me paume. En sortant d’une voie sans issue pour faire un demi-tour, je prends sur un talus et me retrouve sur trois roues, avec l’impossibilité de manœuvrer et de quitter le véhicule, celui-ci risquant de basculer. Un jeune en vélomoteur passe à ce moment là dans le virage et vient m’aider spontanément. Mais après quelques essais, il faut bien se rendre à l’évidence : la voiture est bloquée, il faut la remorquer. Le jeune prend immédiatement son portable et appelle son père qui arrive assez rapidement avec son 4X4 et nous dégage. On souffle un grand coup. Le père refuse le billet de 10€ que lui propose Michèle.

Nous trouvons peu après un restaurant qui nous accueille malgré l’heure tardive. Nous finissons la boucle par le défilé de Lancone dont les versants fleurissent de voitures abandonnées ou volées.


Col de Teghime, mémorial
de la libération de la Corse

Cabane de berger devant
le défilé de Lancone
Mardi 7 juin : Départ de Bastia pour Florence

Réveil à 5h pour embarquer à 7h15, départ fixé à 8h15. À bord, on nous confirme que Firenza est bien le nom italien de Florence, qui ne se trouve qu’à une centaine de kilomètres de Livourne.

Nous y arrivons vers les 16h dans un hôtel des faubourgs, ce qui nous donne encore le temps de se rendre en bus au centre, grâce à l’indication de l’hôtelier, qui parlait très bien le français.

Mais notre arrivée dans cet hôtel vaut la peine d'être racontée : on nous donne d'abord la clef de la chambre pour savoir si elle nous convient. On ouvre et on découvre que toutes les fenêtres et portes intérieures sont grandes ouvertes, comme si le nettoyage de la chambre était en cours. En revenant au guichet, la personne précise avec insistance à Michèle de ne pas fumer dans la chambre. Elle insiste tellement que Michèle est amenée à réagir, mimiques à l'appui, ne parlant pas l'italien :
- Mais nous ne fumons pas ! nous sommes en fait deux anciens fumeurs.

Et là, la personne dans un français timide :
- Ah ! alors on a un problème…

Et de nous expliquer que les clients précédants n'avaient pas respecté la consigne 'non-fumeur'. D'où la tentative de ventilation de la chambre.
Comme pour s'excuser, elle ajoute très gentiment :
- Si l'odeur vous incommode, n'hésitez pas, signalez-le nous tout de suite, nous vous donnerons une autre chambre.

De la gare où nous avait déposé le bus, nous joignons la place du Dôme, sa basilique et le baptistère San Giovanni.

Quelques rues plus loin, se trouve la place Della Signoria, un des plus célèbres ensembles monumentaux au monde. Cette place est dominée par le sévère Palazzo Vecchio, tandis que les 3 arcanes de la loggia della Signoria lui apporte une note d'élégance (guide bleu).

Si l'on fait face au Palazzo Vecchio, on trouve de gauche à droite,

  • la statue en bronze de Cosme1er sur sa monture, représentant de la famille des Médicis qui avait réussi à obtenir le contrôle de Florence durant toute une dynastie. Il fut le mécène de Michel Ange. Statue due à J. de Bologne, 1594,
  • l'immense 'fontana di Piazza', réalisée par Ammannati entre 1563 et 1575, à l'emplacement même où Savanarole avait été exécuté,
  • devant le Palazzo Vecchio, une copie du ‘David’ de Michel-Ange avec ses mains démesurées. L'original est conservé bien à l'abri dans la Galleria dell'Accademia.
  • et enfin, une œuvre peu réussie de Baccio Bandinelli, représentant Hercule tuant Cacus (1533) (d'après le guide bleu).

Toujours place Della Signoria, mais dans la loggia della Signoria, dite encore dei Lanzi (du nom des lansquenets (gardiens) allemands chargés de la sécurité de Cosme1er, elle est en réfection actuellement) se trouvent :

  • ‘Persée décapitant Méduse’(bronze de Benvenuto Cellini, 1553),
  • ‘l’enlèvement des Sabines’ (Jean de Bologne, 1584), et ‘Hercule et le Centaure’ de ce même artiste.
  • ‘Ajax soutenant Patrocle’, ainsi que bien d’autres statues moins connues représentant des matrones romaines.

Florence, place de la signoria

Florence, copie de David
Entre le Palazzo Vecchio et la loggia della Signoria, s'ouvre le 'piazzale degli Uffizi', sorte de gallerie longue et étroite, qui débouche sur les rives de l'Arno. Elle est bordée de statues au nom célèbre comme Galilée, Michel Ange, Léonard de Vinci, Machiavel et tant d’autres. Au bout de cette allée qui nous a ravis, nous découvrons à cinquante mètres sur la droite, le pont le plus célèbre et étrange de l’époque florentine : Le Ponte Vecchio. C'est Cosme1er qui chassa les premiers occupants, des bouchers, pour y installer les orfèvres et les bijoutiers qu'on y voit encore. Et il faut forcer un peu son imagination pour se sentir transportés au Moyen-âge le temps de traverser ce pont mythique.

Retour à l’hôtel sous un déluge de grêlons.


Florence, le ponte Vecchio

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