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Dimanche 5 juin :
Visite de Bastia Au petit
déjeuner dans la salle à manger, une
laïque nous demande si elle peut sasseoir
à côté de nous. Nous nous empressons
de lui répondre que oui, bien sûr !
Elle se présente : française
venant de Pologne, elle aide les
religieuses polonaises des différentes
congrégations installées en Corse, dans
les tracasseries administratives
typiquement françaises daprès
elle.
Mais elle se montre surtout très
intriguée de la façon dont nous avons
atterri là, et en particulier par cette
Christine dont nous nous sommes
réclamés. Mais nos explications
finissent par la rassurer, lorsque nous
certifions navoir payé à aucun
moment les accès Internet.
Elle nous apprend alors quelle
avait dernièrement dû porter plainte
contre une dénommée Christine,
arnaqueuse en tout genre.
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CLIQUER
sur les photos miniatures |
Vue de Bastia, du Ferry. |
Elle se disait soulagée
après nous avoir entendu, mais avoir
passé une nuit blanche à se faire des
cheveux blancs à ce sujet ! Si la
religieuse lui a raconté mon lapsus dhier
soir, on imagine dautant plus
facilement son angoisse ! Dommage
que cette entrevue ait été courte, trop
courte pour nous, car elle nous avait
fourni quelques explications sur la
mentalité polonaise et certaines
bizarreries religieuses corses. Cétait,
à coup sûr, une personne intéressante
et peu commune.
Javais envisagé pour aujourdhui
un circuit aux alentours de Bastia et
gardé la visite de Bastia même pour
lundi. Mais Michèle en avait soupé de
la voiture et préférait inverser. Nous
voici donc dans le centre de Bastia où,
après avoir déjeuné sur le pouce dans
un petit parc et taché nos vêtements de
résine sur lassise dun banc,
nous nous dirigeons vers le petit
train touristique. Nous faisons
connaissance avec Claude, le sympathique
chauffeur et animateur du train, qui nous
inclus gentiment dans un groupe de
touristes italiens, donc avec réduction.
Descente du petit train et changement de
guide à la Citadelle. Ce guide soi-disant
docteur en théologie très gentil (dixit
Claude) sadresse avant tout aux
Italiens, dont il maîtrise visiblement
parfaitement la langue. Il la maîtrise
tellement, quil en oubli les
Français qui attendent des explications
qui ne viennent pas, jusqu'à ce que
Michèle lui signale gentiment qu'il
devrait peut-être s'occuper également
de ses 'clients' français (nous étions
6). Il semble alors découvrir que nous
existons (Claude ne lui avait pas
signalé notre présence, il nous le
confirmera ensuite), mais n'en tient que
très peu compte. Jugez-en plutôt :
Un peu plus tard devant une église
baroque (fermée car cest dimanche),
il sétale longuement en italien
sur les explications concernant lhistorique
et les arts de cette église, et sans
parler cette langue nous comprenons très
bien quil se permet des
commentaires désobligeants sur les
français. Nous avons quand même droit
à un ou deux semblants dexplications,
pour tout de suite reprendre le fil de la
discussion de plus belle en italien !
Au moment où il compte repartir pour
continuer la visite, Michèle lui demande
de traduire ce quil venait dexpliquer,
que nous serions intéressés nous aussi
par ces renseignements. Est-ce le fait d'avoir
été pris sur le fait, est-ce le stress
comme le pensera Claude, à moins que ce
ne soit simplement le fait qu'une femme
se permette de lui faire une remarque ?
Toujours est-il que notre 'docteur' entre
subitement dans une fureur démesurée, s'en
prenant directement à Michèle, à tel
point que je me vois dans l'obligation de
m'interposer en me plaçant devant elle.
Je m'époumone comme je peux contre lui
mais rien n'y fait, il me contourne en
vociférant des injures contre Michèle.
Dans l'assistance, personne ne bronche,
ni les 4 français restants ni les
italiens dont certains nous signalent que
cela avait maintenant trop duré. Belle
solidarité, vraiment. C'est dans ces
moments-là que l'on prend réellement
conscience que notre société devient de
plus en plus individualiste.
Que cela ait trop duré, notre 'docteur'
doit aussi le penser puisqu'il nous somme
tout à coup de quitter le groupe en
appelant Claude et en le sommant lui
aussi de nous rembourser.
Voyant la situation bloquée, nous n'insistons
pas. Et puis Claude se sent responsable
de la situation, se reprochant d'avoir
omis d'annoncer au guide la présence de
6 français dans le groupe. Nous
attendons en sa compagnie le retour du
groupe avant d'effectuer le retour au
centre-ville en petit train. Nous
reviendrons à la citadelle par nos
propres moyens. Assez décevant, d'autant
que le dimanche, les églises y sont
fermées. J'en avais tenu compte lors de
la préparation du voyage, mais l'avais
oublié quand Michèle demanda à
inverser visite de Bastia et circuit
alentour. Un moment agréable cependant :
sur la place St Nicolas, lorsque nous
ressentons le besoin d'étancher une
petite soif, au soleil. Nous y prenons
langue avec un couple de corses, qui nous
apprendrons quelques particularités de
la mentalité corse.
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Lundi 6 juin :
Journée ballade dans les environs de
Bastia. De Bastia, nous
montons jusquau col de Teghime.
Nous y découvrons un monument (avec
descriptif, c'est bien fait) au souvenir
dune rude bataille menée en 1944
par des bataillons Français-Nord-Africains
pour libérer la Corse. Nous revient
alors à lesprit ce que lon
nous avait raconté (au micro) au cours
de la ballade en mer à Propriano :
" Les Corses se sont libérés par
eux-mêmes, sans aucune aide extérieure"!
À rapprocher avec les inscriptions sur
la route de ce même col, appelant les
Arabes à quitter lîle.
Du col, nous gardons les cimes sur la
D38 jusquà Oletta. Mais il est
midi et nous cherchons un coin pour
manger. Les indications sont parfois
hasardeuses, si bien que je me paume. En
sortant dune voie sans issue pour
faire un demi-tour, je prends sur un
talus et me retrouve sur trois roues,
avec limpossibilité de
manuvrer et de quitter le véhicule,
celui-ci risquant de basculer. Un jeune
en vélomoteur passe à ce moment là
dans le virage et vient maider
spontanément. Mais après quelques
essais, il faut bien se rendre à lévidence :
la voiture est bloquée, il faut la
remorquer. Le jeune prend immédiatement
son portable et appelle son père qui
arrive assez rapidement avec son 4X4 et
nous dégage. On souffle un grand coup.
Le père refuse le billet de 10 que
lui propose Michèle.
Nous trouvons peu après un restaurant
qui nous accueille malgré lheure
tardive. Nous finissons la boucle par le
défilé de Lancone dont les versants
fleurissent de voitures abandonnées ou
volées.
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Col de Teghime, mémorial
de la libération de la Corse |
Cabane de berger devant
le défilé de Lancone |
Mardi 7 juin :
Départ de Bastia pour Florence Réveil
à 5h pour embarquer à 7h15, départ
fixé à 8h15. À bord, on nous confirme
que Firenza est bien le nom italien de
Florence, qui ne se trouve quà une
centaine de kilomètres de Livourne.
Nous y arrivons vers les 16h dans un
hôtel des faubourgs, ce qui nous donne
encore le temps de se rendre en bus au
centre, grâce à lindication de lhôtelier,
qui parlait très bien le français.
Mais notre arrivée dans cet hôtel
vaut la peine d'être racontée : on nous
donne d'abord la clef de la chambre pour
savoir si elle nous convient. On ouvre et
on découvre que toutes les fenêtres et
portes intérieures sont grandes ouvertes,
comme si le nettoyage de la chambre
était en cours. En revenant au guichet,
la personne précise avec insistance à
Michèle de ne pas fumer dans la chambre.
Elle insiste tellement que Michèle est
amenée à réagir, mimiques à l'appui,
ne parlant pas l'italien :
- Mais nous ne fumons pas ! nous sommes
en fait deux anciens fumeurs.
Et là, la personne dans un français
timide :
- Ah ! alors on a un problème
Et de nous expliquer que les clients
précédants n'avaient pas respecté la
consigne 'non-fumeur'. D'où la tentative
de ventilation de la chambre.
Comme pour s'excuser, elle ajoute très
gentiment :
- Si l'odeur vous incommode, n'hésitez
pas, signalez-le nous tout de suite, nous
vous donnerons une autre chambre.
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De la gare où nous avait
déposé le bus, nous joignons la place
du Dôme, sa basilique et le baptistère
San Giovanni. Quelques rues plus loin,
se trouve la place Della Signoria, un des
plus célèbres ensembles monumentaux au
monde. Cette place est dominée par le
sévère Palazzo Vecchio, tandis que les
3 arcanes de la loggia della Signoria lui
apporte une note d'élégance (guide bleu).
Si l'on fait face au Palazzo Vecchio,
on trouve de gauche à droite,
- la statue en bronze de Cosme1er
sur sa monture, représentant de
la famille des Médicis qui avait
réussi à obtenir le contrôle
de Florence durant toute une
dynastie. Il fut le mécène de
Michel Ange. Statue due à J. de
Bologne, 1594,
- l'immense 'fontana di Piazza',
réalisée par Ammannati entre
1563 et 1575, à l'emplacement
même où Savanarole avait été
exécuté,
- devant le Palazzo Vecchio, une
copie du David de
Michel-Ange avec ses mains
démesurées. L'original est
conservé bien à l'abri dans la
Galleria dell'Accademia.
- et enfin, une uvre peu
réussie de Baccio Bandinelli,
représentant Hercule tuant Cacus
(1533) (d'après le guide bleu).
Toujours place Della Signoria, mais
dans la loggia della Signoria, dite
encore dei Lanzi (du nom des lansquenets
(gardiens) allemands chargés de la
sécurité de Cosme1er, elle
est en réfection actuellement) se
trouvent :
- Persée décapitant Méduse(bronze
de Benvenuto Cellini, 1553),
- lenlèvement des
Sabines (Jean de Bologne,
1584), et Hercule et le
Centaure de ce même
artiste.
- Ajax soutenant Patrocle,
ainsi que bien dautres
statues moins connues
représentant des matrones
romaines.
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Florence, place de la signoria |
Florence, copie de David |
Entre le Palazzo Vecchio
et la loggia della Signoria, s'ouvre le 'piazzale
degli Uffizi', sorte de gallerie longue
et étroite, qui débouche sur les rives
de l'Arno. Elle est bordée de statues au
nom célèbre comme Galilée, Michel Ange,
Léonard de Vinci, Machiavel et tant dautres.
Au bout de cette allée qui nous a ravis,
nous découvrons à cinquante mètres sur
la droite, le pont le plus célèbre et
étrange de lépoque florentine :
Le Ponte Vecchio. C'est Cosme1er qui
chassa les premiers occupants, des
bouchers, pour y installer les orfèvres
et les bijoutiers qu'on y voit encore. Et
il faut forcer un peu son
imagination pour se sentir transportés
au Moyen-âge le temps de traverser ce
pont mythique. Retour à lhôtel
sous un déluge de grêlons.
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Florence, le ponte Vecchio |
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