haut Le Wat Phra Keo à Bangkok : un lieu conçu pour l'élévation !  
     
Carnet de voyage solitaire en Thaïlande (été 1985) - page 1/2
Incluant un trek (randonnée) en pays Karen.
Il décrit quelques aspects de Bangkok et Chiang Mai ainsi que de la situation dans le triangle d'or.
Samedi 20 juillet 1985 : Le départ.
Ce matin, à 2 heures du mat, j’étais encore au boulot. Maintenant, il est 14 heures, je suis à Orly pour m’envoler vers Bangkok avec cette fameuse compagnie qu’est la BIMAN Bengladesh Airline, dont les avions tiennent avec des bouts de ficelle. Il y a trois jours, je n'avais pas encore reçu mon billet ; je passe donc un coup de téléphone à mon agent (Voyageurs associés) : " Ah ! oui, vous faites bien d’appeler, le billet est prêt mais il y a un problème : 10 % d’augmentation, on vous l’envoie quand même ? ". Heureusement, ces 10 %, mon agent les prend à son compte sans trop faire d’histoires.
Sans doute était-ce pour financer de nouveaux avions car celui-ci est tout à fait potable. Arrêts à Athènes, Bombay et Dacca. A Athènes, on sent les flics un peu nerveux depuis que le monde entier a mis en doute leur système de sécurité avec cette histoire d’otages TWA. D’ailleurs, un Command-car nous suit pas à pas entre l’avion et le building de l’aéroport.
Mon voisin, qui s’est approprié les trois places au centre géométrique et énergétique de l’avion, entre en méditation toutes les cinq minutes. Il s’imagine sans doute protéger l’avion. Tout à fait le genre " Méditation Transcendantale BCBG ", allant en congrès quelque part… Ses copains et lui, tous en costume blanc-cravate, se baladent d’ailleurs dans les allées de l'avion avec des dossiers épais comme ça !
À Dacca, je demande s’il est possible de transformer mon billet pour faire un stop-over à Rangoon. " À vos risques et périls " me répond-on. Il faut attendre la correspondance de demain, et s’il n’y a pas de place, me voilà coincé pour un bout de temps. On me conseille d’essayer de le faire sur le retour en voyant mon agent à Bangkok. Pas idiot !

Arrivée à Bangkok vers 15 heures le lendemain seulement ( mais avec cinq heures de décalage horaire positif). Je prends le train pour le centre de Bangkok, vu toutes les horreurs circulant sur les pickpockets des bus de l’aéroport. (les 2/3 des pickpockets de Bangkok procédant là, il y a toutes les chances pour que vous en rencontriez un).
Il ne reste plus que quelques chambres doubles à l’hôtel que j’avais repéré dans le guide. Pas trop mal, salle de bain, piscine, 140 Baths (45 francs).

Lundi 22 juillet 1985 : Premiers pas dans Bangkok.
Je pionce un bon coup jusqu’à midi.
Je me rends ensuite chez le correspondant des " Voyageurs associés " qui me renvoie au siège de la BIMAN, qui me dit d’attendre un ou deux jours pour la réponse (concernant le stop-over à Rangoon).

Circuler en bus n’offre pas de problème majeur avec une bonne carte; et puis à deux Baths la course (0.70 franc), on a le droit de se tromper tant qu’on veut. Ce qui n’est pas le cas avec les taxis et les tuk-tuks (taxi-scooter ou trishaw) d’un prix exorbitant, qui ne comprennent rien, vous répondent toujours oui avec un grand sourire et ne savent pas lire une carte même écrite en Thaï. Quant à la marche, vu le gigantisme de Bangkok et la chaleur étouffante, c’est hors de question !

(Toutes les miniatures de 100p. peuvent être agrandies en cliquant dessus.) Pour l'exotisme, on repassera !
Une artère de Bangkok.
Mardi 23 juillet 1985 : Excursion fluviale et visite du palais Royal.
Mon organisme est complètement déréglé et je n’arrive pas à dormir avant trois heures du matin. Or j’ai réservé une place pour une excursion sur les klongs (canaux) et le marché flottant, qui n’existe plus à cet endroit d’ailleurs depuis une vingtaine d’années. Mais ça, tout le monde a tendance à l’oublier ….. même le guide book officiel (j’en reparlerai de celui-là aussi, d’ailleurs !).
Lever donc à six heures, j’attends le minibus, mais c’est une limousine qui vient me chercher avec guide, chauffeur, air conditionné et tout et tout… Il me dépose à l’embarcadère où nous rejoignent d’autres touristes sur un petit rafiot.
Belle balade, les gens vivant soit sur des bateaux, soit dans des maisons sur pilotis. Un tout petit marché flottant subsiste encore. Le cinéma de notre guide–speaker vaut le déplacement. Premier arrêt dans un magasin, ça sent l’arnaque ! Deuxième arrêt à un espèce de show avec serpents dont l’entrée coûte plus chère que toute l’excursion (60 baths contre 55 baths) et où l’on te conduit plutôt rudement ! Décidément, çà en est trop, je reste dehors à attendre tout le monde, malgré l’inquiétude de mon guide.

Petit marché flottant.
Non, ce n'est pas le pont de la rivière Kwai, situé à 200 km de Bangkok
Balade sur les klongs.
Un commerce bien achalandé
Restauration rapide.
Retour sur Bangkok où je signale à mon guide que je préfère rester là plutôt qu’il me raccompagne à l’hôtel. Mine embêtée de celui-ci qui me confie qu’il doit absolument me conduire à un magasin d’état ( ! ) s’il veut être payé, plus une histoire de signature. Je lui dis " d’accord mais je n’y passerai pas plus de cinq minutes ".
Là, un employé me met tout de suite une bouteille de coca entre les mains et entreprend de me faire visiter un petit atelier de polissage et sertissage de pierres précieuses. C’est effectivement intéressant mais ça dure à peu près trente secondes ! On passe ensuite une porte et on se retrouve dans le magasin. Les prix ne semblent pas exagérés, mais est-ce bien du vrai? Je lui rends ma bouteille de coca à moitié pleine et je m’en vais.

J’attends 13 heures pour visiter le ‘Grand Palace’ (le palais royal) qui est prodigieux par son étendue et ses couleurs.
Le Wat Phra Keo qui en constitue la majeure partie est le monastère bouddhique (wat) le plus important de Thaïlande. Il renferme un Bouddha très vénéré, soi-disant d'émeraude mais qui serait en fait de Jade (photo interdite).

Il semble bien gardé
Le palais royal.
Une entrée royale
L'Intérieur du palais.

C'est ce qui s'appelle un art raffiné !
Sur le retour, je passe par un parc où les gens joggent tout en rond. Puis au moment de partir, le temps semble s’arrêter pour tout le monde, sauf pour moi : ils se mettent tous au garde-à-vous au son d’une musique militaire. Alors, je m’arrête aussi : ces gens là sont tellement susceptibles !

Mercredi 24 juillet 1985 : Bangkok by night.
Par téléphone, la BIMAN me répond que le stop-over est possible moyennant 600FF. Quand je leur demande à quelle date, ils me baragouinent je ne sais quoi, alors je vais les voir. Tout ce qui les intéresse, c’est la façon dont je vais les payer. Quant à la date, on y arrive, les deux seules semaines possibles pour moi ne le sont pas pour eux ! Alors, je vais chez BURMA AIRWAYS qui eux me proposent des vols journaliers à 4300 baths (1500 francs) mais il faut venir les voir le samedi pour s’assurer des places et encore, pour le retour, c’est pas sûr à 100 % d’après ce que me disent certains. La dizaine d’agences que j’ai fait me proposaient des prix entre 4200 et 8500 baths ! Bon, on y réfléchira.

En attendant, je déambule dans un grand magasin et mange un truc bizarre dans un restaurant japonais. C’est l’occasion de replacer les quelques mots de japonais qu’a retenue ma cervelle, au grand étonnement des serveuses. Faut bien se faire plaisir de temps en temps.
En revenant à l’hôtel, je confie mes valeurs en dépôt, avec un peu d’appréhension tout de même, mais cela me semble plus sûr que de tout laisser dans la chambre ou de sortir avec. Bangkok n’est pas du tout sûre le soir.
Je fais le parcours de quelques rues animées avant d’arriver à Patpong road, deux petites rues parallèles connue du monde entier paraît-il, et appartenant à M. Patpong, en plein milieu du quartier financier et d’affaires de la ville. Une multitude de bars et quelques salons de massages se succèdent ici ! Le ‘Body Body’ tourne autour de 400 baths et le ‘tout compris’ minimum 900 baths. Cela me semble un peu beaucoup, sachant qu’un prix ‘correct’ est d’environ 600 baths (200 francs). Le quartier est sans doute un peu trop touristique. Les filles de ces salons sont habillées de blanc, dans une enceinte vitrée et violemment éclairée, assises en groupe, très certainement en train de regarder une télévision que l’on ne distingue pas. On n’est pas loin du zoo.

Toutes ces filles ainsi que celles des bars et les call-girls que l’on voit se balader en journée avec de petits messieurs âgés ont été achetées à leurs parents principalement dans les régions très pauvres du Nord, peuples que l’on continue d’exploiter honteusement, qui nourrissent le pays et contribuent grandement à rééquilibrer la balance commerciale. On estime le nombre de ces filles entre 300 000 et 500 000, ce qui est tout de même énorme.
On assiste au même phénomène qu’au Brésil, par exemple, où toute une partie d’un pays vit au-dessus de ses moyens au détriment d’une autre partie (le Nord-Est pour le Brésil), maintenue pratiquement en esclavage. Nous, européens, nous avons le tiers-monde. Eux, se débrouillent autrement en exploitant leurs compatriotes les plus pauvres.
Pour revenir à cette histoire de prostitution, celle-ci n’a pas été créée pour le touriste, elle a toujours existé et semble être la contrepartie de l’extrême puritanisme de cette société. Les autres filles n’ont pas le droit au moindre écart et sont totalement soumises à la famille puis au mari, ce qui constitue aussi une forme d’esclavagisme. Le mâle Thaï règne en force. J’en arrive à me demander si ce n’est pas en relation avec le bouddhisme vue la situation analogue de la femme que j'ai pu constater à Ceylan ou au Japon.
D’autre part, la politique officielle en cette matière est tout à fait nette en ce qui concerne le tourisme : c’est une façon de rentrer des devises. Toutes les brochures offertes par l’Office du Tourisme insistent très lourdement sur les joies de la vie nocturne. À la limite de l’écœurement.

N’étant pas tout à fait écœuré, je rentre dans le bar le plus réputé de Patpong. On m’installe juste devant la piste de ‘danse’ où se remuent une demi-douzaine de fort jolies filles en maillot de bain 2 pièces. A ma droite et à ma gauche viennent s’installer deux autres de ces créatures de rêve. Un brin de conversation s’engage, pas très facile avec tout ce bruit; alors elles commencent à ‘parler autrement’, mais je concentre mon attention surtout sur l’une d’elles. Un coin de sofa se dégage derrière nous et nous nous y installons.
Il y a trois fois plus de filles que de clients. A ma droite, tous ces gens vautrés donnent une image indescriptible. Mes deux compagnes semblent très amoureuses, mais commencent à me réclamer à boire. Je fais traîner les choses, c’est si bon ! Je ne paye à boire qu’à l’une d’entre elles, disant que c’est ma préférée et que je n’ai pas quatre paires de bras comme certaines divinités. L’autre fait un peu la gueule. A partir de ce moment, ma compagne s’éclipse de temps en temps pour aller sur la piste de danse. Elle revient quand même pour me faire boire ma bière (merde, c’est vrai, j’arrive presque au bout !), et se faire cajoler un peu.
J’ai le temps de lui demander combien elle voudrait pour passer la nuit avec moi : - 500 baths jusqu’au matin, 300 baths pour une heure ou deux.
- Où ça ? – Chez moi ! – Non merci.
Coût de la soirée : 40 bath la bière, 35 bath la boisson de la nana, soit environ 25 francs en tout.

Jeudi 25 juillet 1985 : Une arnaque sophistiquée.
Je récupère mes biens en dépot, les affaires ne semblent pas à la même place à l’intérieur du sac, mais rien ne manque. Je me rends à l’ambassade de France pour essayer d’y déposer cartes de crédit, billets d’avion etc. Mais ils ne rendent plus ce service. À côté, dans un hôtel ultra-chic, Kodack organise un show de danses Thaï pour les touristes. En bon toutou, je prends quelques photos. J’avais réservé hier une place dans un bus de nuit pour Chiang-Mai. Je réservais l’après-midi pour commencer ce journal et écrire quelques cartes postales.
Spectacle de danses Thaï sponsorisé. Vraiment pour touristes !
À quelques distances du G.P.O. (la poste) je rencontre d’une façon qui me semble tout à fait naturelle un gars très sympathique, entre quarante et cinquante ans, bien habillé, fonctionnaire de la poste en vacances, il sort justement de voir un de ses amis au G.P.O. Nous discutons de choses et d’autres tout en marchant.
Il s’agit visiblement de quelqu’un d’assez cultivé, qui prend plaisir à la conversation tout comme moi. Il me dit qu’il se rend à un festival cet après-midi, mais qu’il doit d’abord aller au temple pour prier, sur le même chemin. Si je n’ai rien d’autre à faire, je peux toujours l’accompagner, me propose-t-il.
- Ah oui! un festival ça m’intéresse, si ce n’est pas trop loin, je vous suis.
– De l’autre côté du fleuve, là sur la carte, nous prendrons le bus après le temple.
Au temple Wat Po, il insiste pour que je prenne des photos du Bouddha couché pendant qu’il se recueille, puis m’explique plein de choses sur les rites bouddhistes.
Un peu à l'étroit !
Le Bouddha couché au Wat Po.
Nous prenons ensuite le bus à travers Chinatown dans lequel je me perds un peu. Il a payé nos deux places sans que je m’en aperçoive. Nous descendons et marchons à la queue leu leu ( il n’y a pas beaucoup de place à travers ce marché) jusqu’à un embarcadère.
- Ah bon, il faut prendre le bateau ?
- Oui, oui.
Je savais le bateau assez cher, mais je me dis qu’étant avec lui, il saurait marchander au plus juste. Après une bonne balade sur les canaux, on se retrouve à un ensemble de temples que l’on prend le temps de visiter. Il lit sur un panneau que le Premier Ministre est venu à midi clore le festival. What a shame !

Lorsque j’avais voulu payer le bateau tout à l’heure, il m'avait dit que ce n'était pas la peine, qu'il avait demandé au pilote de nous attendre. Avant de regagner le bateau, nous nous attablons car il fait vraiment soif, si bien que deux bières ne sont pas de trop. Je n’arrive pas encore à payer les boissons, alors je lui dit : " S’il vous plaît, laissez-moi au moins payer le bateau ". C’est un brin éméché que je rejoins ce bateau. Lorsque celui-ci arrive au milieu du fleuve, avant l’embarcadère, il s’arrête et le conducteur explique qu’on ne peut pas s’arrêter longtemps à l’embarcadère et qu’il est préférable de régler maintenant. "Ah oui d’accord, c’est combien ?" - 600 baths.
600 baths, ça me paraît beaucoup, mais sur le coup, je ne réalise pas exactement, je paye.
- Vous pouvez payer pour moi, SVP.
- Oh bien sûr.
Et hop, 600 baths de plus. Ce n’est qu’une fois débarqué que je réalise vraiment que je me suis fait avoir, avec une beauté artistique. En débarquant, il a l’aplomb de me tendre 2 baths pour le bus avant de me faire un grand 'au revoir' au départ de celui-ci. Ce n’est que plusieurs heures après que je me suis demandé ce qui aurait pu arriver si j’avais refusé de payer au milieu du fleuve.
Une semaine après, je m’en veux encore de m’être si facilement laisser délester de 400 francs ! de quoi vivre une semaine dans le Nord. Et alors même que j'avais été parfaitement mis en garde par 'le guide du routard'.

Vue sur le prang Wat Arun
au cours de la balade sur les canaux.
Tout comme le stûpa, il contient des reliques.
Ce soir, le bus pour Chiang Mai doit me prendre à l’hôtel à 19h30 mais je l’attends jusqu’à 20h30 : il aurait eu quelque incident en route. C’est en fait un minibus qui fait le ramassage dans les hôtels. Le couple qui effectue ce ramassage est visiblement très énervé. Il faut repasser par l’agence puis aller jusqu’à la gare routière mais le bus nous rejoint sur la route, plus personne ne comprend rien à rien. La gare routière est un indescriptible méli-mélo. Cela ne m’étonnerait pas trop qu’il y ait un immense trafic autour de ces voyages en bus, tellement sont grandes la concurrence et la complexité du système. Par contre, ce n’est pas cher : un peu plus de 200 francs pour faire 1 400 km (j’ai pris un Aller-Retour) dans un super bus avec air conditionné, petit coin et vidéo. Des rafraîchissements sont servis dans le bus par deux hôtesses et un repas est offert à la mi-chemin. Il y a aussi un autre gus dont le job ne consiste qu’à mettre et retirer les cassettes vidéo : plutôt peinard comme boulot !
Le seul problème des voyages en bus, c’est le danger d’attaque à main armée par des bandes de pillards, danger réel même s’il en est un peu moindre que dans le sud du pays. Pour lutter contre ce véritable fléau, il y a des contrôles de police tous les 5 ou 10 km. Les bus s'y contentent juste de ralentir.

Vendredi 26 juillet 1985 : Chiang Mai, la rose du Nord.
Arrivée à Chiang Mai vers 7h30. J’attends 8h30 l’ouverture du TAT (l’office de tourisme thaïlandais) et repousse comme je peux trois ou quatre personnes qui me proposent une gest-house assortie de Treks.

L’informatrice du TAT est aimable comme une porte de prison et je me rends à l’auberge de jeunesse, dont les Treks sont recommandés pour leur côté pas trop touristique. Le prochain assez intéressant (de 4 jours) part dans quatre jours.
Quatre jours à attendre, ça fait long, mais Chiang Mai est paraît-il agréable. Il fait d’abord plus frais qu’à Bangkok et la bouffe est on ne peut plus délicieuse. Du poulet au miel, puis à la noix de coco, jusqu’au steak de buffle en passant par une espèce de bouillabaisse : on finit un repas en pensant déjà au suivant.

Samedi 27 juillet 1985 : Chiang Mai.
Repos et visite des deux wats (monastères bouddhiques) les plus importants de Chiang Mai, qui est un grand centre du bouddhisme. De nombreuses cérémonies et intronisations y ont lieu et j’ai la chance de suivre l’une d’elle : un jeune postulant, le crâne rasé, vêtu de blanc, se trouve confronté à son maître et une vingtaine d’autres bonzes. Sa famille est assise derrière lui et prend quelques photos. Elle a aussi apporté des présents, qui consistent en des paquets tout préparés en vente dans les meilleurs magasins spécialisés. Ils contiennent du Colgate, du savon, une boîte de lait concentré, des allumettes et autres objets de grande valeur symbolique !
Tout cela dans une atmosphère bon enfant : les spectateurs boivent leur thé, les bonzes regardent en l’air et semblent très préoccupés par le fonctionnement des ventilateurs, un téléphone sonne dans un coin, un calendrier avec le portrait du roi est accroché à un pilier.
Une fois la cérémonie accomplie, on apporte au nouveau bonze sa robe orange. On ne sait pas s’il en pris pour 1,2,3 ans ou à vie, mais il peut à tout moment revenir à la vie publique.
La très grande majorité des thaïlandais sont bouddhistes
Des bonzes stoïques et patients.

Toute la famille est là en soutien.

Cérémonie d'intronisation.
Dimanche 28 juillet 1985 : Chiang Mai.
Je loue une moto pour la journée, une 125cc. J’ai un peu la trouille, d’une part parce que je n’en ai jamais conduit de ma vie, d’autre part parce qu’il n’y a pas d’assurance. Le démarrage est un peu difficile et je cale à tout bout de champ. Pire, je me renverse au 2ème virage, heureusement presque à l’arrêt : mais qu’est-ce que viennent foutrent ces véhicules qui roulent à gauche? Ah oui, c’est vrai, pour corser le tout, la circulation est à gauche. Quant à la priorité, je ne sais pas encore où elle est!
Visite du Wat Doi Suthep en haut de la colline, puis de cascades pas terribles, pour finir par des cultures d’orchidées. L’intérêt est avant tout de voir un peu de campagne : les rizières succèdent aux rizières, les paysans travaillant à la main ou aidés de buffles. Un groupe de femmes me fait signe de venir travailler avec elles, mais je n’en ai pas le courage ; dommage. En voulant continuer jusqu’à un endroit où l’on peut voir le travail des champs de plus près, je suis pris sous un déluge qui me pénètre en trente secondes jusqu’aux os. Retour pénible.

Un peu de campagne.
À l'ancienne
Vision à méditer lors de votre
prochaine assiette de riz thaï.
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Carte du centre et nord de la Thaïlande.
Il est à noter que la Thaïlande, autrefois dénommée Siam, est le seul pays de l'asie du sud-est qui n'ait jamais subi de véritable colonisation.
Bangkok - Chiang Mai : 750 km par le train, ce qui représentait plus de 12h de trajet à l'époque.