Séville : Plaza del Triunfo et Real Alcàzar vus de la Giralda de la Cathédrale.
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Vacances 2007, Espagne et Portugal 1/4 : Ronda et Séville.
Cela fait maintenant 2 ans que nous ne sommes pas partis en vacances (Corse 2005). Cette année, nous avons opté pour le tour de l’Andalousie en bus (donc organisé). Une semaine à la découverte d’une terre d’accueil, d’art, de cultures et de traditions, d’une région chargée d’histoire ; c’est le résumé sommaire donné de ce circuit par Nouvelles Frontières. Mais il serait un peu absurde de descendre de Strasbourg pour le sud de l’Espagne juste pour une semaine. Après accord avec N.F., nous y descendrons donc avec la voiture, joindrons la troupe N.F. pour le tour andalou, puis reprendrons la route pour, soit revoir en profondeur les endroits de l’Andalousie qui nous auraient vraiment marqué, soit continuer vers le Portugal et le reste de l’Espagne.

Je n’avais jamais été attiré par l’Espagne, peut-être parce qu’elle m’était encore synonyme de ‘bronzage idiot’ sur des plages par trop ensoleillées en été. Mais des reportages sur l’histoire de l’Espagne et de l’Andalousie en particulier m’ont petit à petit intéressé jusqu’à carrément me fasciner.

Mardi 18 septembre 2007 : Départ.

Branle-bas de combat tôt le matin : nous devons traverser la France pour nous rapprocher le plus possible de la frontière espagnole : Strasbourg, Mulhouse, Lyon, Orange, Béziers, Perpignan où nous arrivons le soir par une autoroute certes monotone, mais rapide et sûre.

Mercredi 19 septembre 2007 : Monastère de Sant Pere de Rodes, Cadaquès.

Ce matin, nous prenons le temps de revoir Collioure avant de passer la frontière espagnole à 11h20.
Nous sommes tout de suite dépaysés : les indications routières nous semblent imprécises et pour tout dire mal foutues ! Nous suivons la corniche avant de nous enfoncer un peu à l’intérieur des terres et surtout de nous élever vers les ruines du monasterio de Sant Pere de Rodes, un édifice bénédictin construit à partir du Xème siècle et abandonné au XVIIIème. L’architecture, de son église surtout, est paraît-il intéressante. Nous y prenons notre temps.

En redescendant, nous avons l’idée de passer par Cadaquès et Roses, sur la Costa Brava.

Nous arriverons en fin d'après midi à Cadaquès, le village est une vraie carte postale ! Certains artistes dont Salvadore Dali l’ont comparé à St Tropez. Nous nous y attardons volontairement en mettant une croix sur Roses.

Les maisons sont typiques, certaines par leur forme et leur couleur blanche se découpent sur le bleu de la mer et nous font penser aux maisons grecques. Elles sont fleuries avec opulence. Il y a un peu partout éparpillées dans la ville de petites plages de sable fin avec leurs petits bateaux de pêche, ce qui lui donne un charme fou. Tous les restaurants affichent du poisson au menu, il y règne autour une odeur qui fait office d'enseigne. Les rues sont exagérément étroites, de sorte que l’intuition est de mise et remplace le Klaxon à chaque coin de rue.

Nous aurions aimé passer la nuit ici mais le prix des hôtels y étant vraiment excessif, nous repartons pour rejoindre l’autoroute et coucherons dans un hôtel tout neuf, moderne et calme de la banlieue industrielle de Figueres, qui fut le village natal de Salvadore Dali (1904 – 1989).

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De beaux souvenirs d'été
Collioure.
Devenu célèbre depuis la fin du XXème
Sant Pere de Rodes.

Cadaquès.
Jeudi 20 Septembre 2007 :

Il nous reste 3 jours pour rejoindre Malaga soit plus de 1150 km au plus direct. Nous décidons alors de sacrifier Barcelone que nous contournons coté mer. Journée autoroute.

Vendredi 21 Septembre 2007 : Altea, Bénidorm.

Ce matin, nous repartons chacun avec une petite bouteille d'eau, car l'eau du robinet n'étant pas potable en Espagne, il faut acheter de l’eau minérale parfois chère ou même très chère (il nous est arrivé de payer 1€ 80 la bouteille à Tolède). La bière est presque plus avantageuse !

A plusieurs reprises aujourd’hui, la boîte de vitesse ne fera pas son boulot : il faudra couper le moteur et redémarrer pour qu'elle puisse à nouveau fonctionner.
Nous arrivons sur la Costa Blanca. Dans la région d’Altea, les arbres fruitiers sont recouverts de grandes toiles. Protection contre la grêle ou contre les oiseaux ?


Altea : toiles de protection.
Un peu plus loin en bordure de mer, nous ressentons le besoin de nous balader un moment sur la plage de Bénidorm, histoire de faire une petite coupure après tant de route : il s’agit d’une immense plage avec sa promenade des anglais. Le petit village de pêcheur d’antan s’est transformé et est maintenant comparé à un petit Manhattan du fait de ses gratte-ciel étonnants.

Orage violent sur l’autoroute, en pleine nuit et avec un trafic dense  : on n’y voit que goutte et bien sûr à un endroit crucial ! La buée persiste malgré nos coups de chiffon et le dégivrage à fond, nous sommes obligés de rouler au pas. Nous avons vraiment la trouille, trouvons rapidement un hôtel en sortie d’autoroute, avec parking rempli de chiens et chats. Des traces de pas sur le pare-brise en témoigneront le lendemain. Personnel désagréable et je-m’en-foutiste.

Samedi 22 Septembre 2007 : Malaga.

Une demi-heure pour récupérer nos packs de glace ce matin, pourtant bien indiqués par nos soins avec notre n° de chambre sur les emballages. Nous devons être ce soir à l’hôtel à Malaga, sur la Costa del Sol. Les paysages sont superbes et font penser aux déserts américains, dans les Westerns. Nous nous attendons à chaque instant à voir sortir des signaux de fumée.

Enfin, nous arrivons à Malaga puis à l'hôtel 'El Pinar' aux environs de 17h, alors que nous n’avions RV qu’à 21h d’après l’agence à Strasbourg.

Mais nous préférions prendre le temps de faire connaissance avec la piscine et accessoirement avec le groupe.
Nous apprenons à l'accueil que le groupe NF est d’ores et déjà en train de boire le verre de l'amitié. Nous en sommes plutôt surpris mais très heureux de ne pas le manquer (le verre). Nous y apprendrons que le groupe est arrivé vers 15h, à l’aéroport je crois. Nous nous renseignons ensuite sur les conditions et formalités afin de laisser la voiture ici pendant une semaine puis faisons le tri entre ce qui restera dans la voiture et ce que nous emmènerons avec nous. Dîner à l’hôtel.
Le circuit N.F. est indiqué en jaune.
Dimanche 23 Septembre 2007 : Malaga, Ronda, Séville.

Petit déjeuner en libre service assez décevant. Nous faisons connaissance avec notre guide Mario, qui nous pilotera toute la semaine. Départ pour Ronda.

Nous apprenons en route par Mario que la récolte du liège sur le chêne-liège se fait tous les 9 ans pour que son épaisseur soit suffisante.

Ronda est une ville perchée sur un rocher et coupée en deux par de profondes gorges qu’enjambe un pont étroit. Ici comme ailleurs dans la région, l’église a pris la place de la mosquée en poussant son style gothique et renaissance jusqu’à l’outrance.

La ville abrite les arènes les plus anciennes d’Espagne, construites en 6 ans puis inaugurées en 1785 : nous les visitons, toujours au pas de course. Elles peuvent contenir un public de 6000 personnes. Pour chaque corrida, 8 taureaux sont amenés dans leur box pour le cas où certains ne seraient plus en état de combattre. Ces boxes s’ouvrent à distance par un système à poulie (voir photo). Le centre de l’arène est plat, contrairement à son bord qui lui est en pente légèrement descendante, pour une raison simple : le taureau n’aimant pas sentir la descente, cela laisse des possibilités d’échappatoire au toréador !

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Ronda inspire les poêtes romantiques, on comprend
Ronda : gorges du Tajo.
Un véritable QHS !
Ronda : boxes des taureaux dans les arênes.
L'entrée du musée des arènes, le musée Taurin, est incluse dans le prix du circuit. Situé sous les gradins à l’ombre, le musée permet une approche claire et didactique de l’univers de la tauromachie, grâce notamment aux costumes exposés, aux livres, gravures et affiches historiques. Les costumes des toréadors sont tous très richement brodés et permettent de se rendre compte que ceux qui les portaient étaient de petits gabarits. Celui de El Cordobès trône au centre. Il est noir en guise de deuil pour sa mère, accompagné de sa cravate rose. Des têtes de taureaux, sans doute particulièrement braves, ornent les murs. Il est bien que ceux-ci soient aussi honorés, non ?

Pour conclure avec Ronda, laissons Ernest Hemingway : " Il y a un lieu en Espagne qui est l’endroit idéal pour voir une corrida de taureaux pour la première fois (…) Je veux parler de la ville de Ronda (…) l’endroit parfait pour s’enfuir avec une amie ou pour profiter de ta lune de miel ".

taurin = relatif au taureau
Ronda : le musée Taurin.
On se croit à Marrakech
Séville : la Giralda se détache bien dans la nuit.
Arrivée à Séville en soirée en passant devant le stade de foot pendant que se déroule un match. Nous devinons, à la mine des supporters quittant le stade avant la fin du match, quelle est l’équipe qui mène au score. Nous passons devant les principaux bâtiments de la foire internationale qui a eu lieu en 1992, du moins ceux qui n’ont pas été détruits ou transformés, c’est-à-dire les 35% restants.

Situé sur le fleuve Guadalquivir, Séville est un important port fluvial, avec de nombreux ponts de styles très différents, dont une copie du " Caroussel " de Paris, que l’on voit en fond sur une toile de Van Gogh.

Un peu d’histoire : Séville fut, avant Tolède, la capitale du royaume wisigoth, avant de passer en 712 sous le joug des musulmans. Le cousin de St Louis, Ferdinand III de Castille, les en expulsa en 1248. La ville devint riche avec la découverte de l’Amérique en 1492. Amerigo Vespucci ainsi que Magellan y préparèrent leurs expéditions, Amerigo vers les terres découvertes par Christophe Colomb (mais lui ne fit pas l’erreur de penser qu’il s’agissait des Indes), et Magellan pour faire le tour du monde en 1519.

Après le dîner, nous ferons un tour panoramique de la ville avec une halte sur la plaza del España, construite pour l’exposition ibéro-américaine de 1929. Différents épisodes de l’histoire de l’Espagne (la plupart étant des batailles) y sont représentés par des panneaux d'environ 8m de long en carreaux de faïence (azulejos), comme la prise de Grenade en 1492, point ultime de la reconquête de l’Espagne par les chrétiens. Cinq ponts entourent la fontaine centrale, chacun représentant une région. Le tintement de sabot de quelque calèche à touriste sur la place est du plus bel effet dans la nuit.

Lundi 24 Septembre 2007 : Séville.

Nous commençons par visiter la maison de Pilate, palais privé achevé au début du XVIème. Styles Renaissance, Gothique dit flamboyant et Mudéjar (art des musulmans sous domination chrétienne) se côtoient. Des statues grecques encadrent le grand patio. Nous passons même devant l’étrange tableau (ou certainement une copie) de Ribera : la femme à barbe.


Séville : la Maison de Pilate.
Pas très sexy !
La femme à barbe.
Nous continuons par la visite de la cathédrale, une des plus vastes du monde (23 500 m2), construite en pierre entre 1434 et 1517 pour la partie gothique, en lieu et place de la grande mosquée, qui fut elle construite en brique de 1184 et 1198 et donc abattue pour la circonstance.

Haut de plus de 96m, l’ancien minaret (tour de mosquée) se présentait à l’époque comme ses équivalents marocains, et porte aujourd’hui le nom de Giralda (qui veut dire girouette, car la statue en bronze qui surmonte la tour tourne au gré des vents). L’accès à la Giralda se fait depuis un coin de la cathédrale. On y a de superbes vues sur la ville, ses arènes toutes proches, son port au loin, ainsi évidemment que sur les détails du toit de la cathédrale elle-même.


Séville vue de la Giralda.

La place de l'Espagne.
Déjeuner typique de tapas dans un restaurant à midi. Enfin, c’est ce que dit la description de NF, car je ne vois pas bien ce qu’il y a de typique dans des hors-d’œuvre variés en petites quantités, et encore moins à midi. En plus, si le fait de s’y retrouver pour l’apéritif est une tradition bien établie en Espagne, il me semble que c’est surtout le soir, non?

L’après-midi étant ‘libre’, nous allons jeter un œil, sur les conseils de notre guide, à l'hôtel Alphonse III, dont le luxe et l'élégance raviront Michèle. Nous passons devant la tour de l’or (Torre del Oro, 1220) qui borde le fleuve Guadalquivir, et retournons voir la magnifique place de l’Espagne qui nous avait tant plu hier soir. Elle est bordée par un bâtiment en demi-cercle.

A 18h30, nous nous rendons au point de rendez-vous fixé pour nous ramener à l'hôtel, mais le bus ne viendra pas : il y aurait eu un malentendu ? Tans pis, nous rentrerons à pied, ce qui nous permet de voir des ateliers de céramique qui pullulent dans le quartier.

Depuis plusieurs jours, Mario nous avait rabattu les oreilles afin de nous inciter à réserver des places pour une soirée flamenco extra (dans les 2 sens du terme) qui a lieu ce soir, alors qu’un spectacle " Flamenco – Gitan " est déjà prévu pour dans 3 jours à Grenade ! Nous n’avons pas cédé, ce en quoi nous avons eu parfaitement raison d’après le témoignage de certains spectateurs le lendemain.


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